A la croisée des chemins de la dendrochronologie et de la génétique, se trouve l’exceptionnel programme de recherche «Abiogen». Cet acronyme signifie «Adaptation aux contraintes ABIOtiques des GENomes forestiers d’intérêt régional». En bref, il s’agit d’étudier l’influence de faibles différences génétique sur la réaction au climat à court pas de temps : au sein d’une saison de croissance. Habituellement, les études qui quantifient l’effet de la génétique sur la croissance sont basées sur des mesures espacées de plusieurs années, et durent longtemps.
Nous avons basé notre approche sur l’utilisation de capteurs de croissance fixés sur des arbres et enregistrant leur rayon toutes les 30 minutes durant 2 ou 3 ans. Il fallait un effectif de l’ordre de 250 arbres pour détecter les effets de la variabilité génétique sur la réaction au climat d’arbres frères, ou de croisements entre deux provenances d’une seule espèce. Cet effectif représente environ 10 fois le nombre de capteurs habituellement utilisé pour une étude de croissance. Cela a donc impliqué le développement d’un système complexe avec plusieurs centrales d’acquisition équipées de multiplexeurs et d’une alimentation électrique autonome en forêt.
Nous avons mis au point et déployé sur le terrain 2 expérimentations similaires :
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1.Sur Pin maritime (Pinus pinaster) en Aquitaine, près de Bordeaux sur notre site de recherche = climat tempéré ;
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2. Sur eucalyptus au Congo, près de Pointe-Noire = climat tropical.
Ce programme a été initié et coordonné par Jean-Marc Gion, et a bénéficié des activités de nombreuses personnes, y compris deux étudiant(e)s en thèse : Hélène Lagraulet (Pin) et Jérôme Bartholomé (Eucalyptus).