Dendroécologie Pin maritime

 

J'ai synthétisé les travaux dendroécologiques concernant Pinus pinaster pour constituer un chapitre d’une nouvelle monographie sur cette espèce. La publication n’a malheureusement pas pu aboutir.

Le contenu de ce chapitre est le suivant :



Largeur de cerne en fonction de la date pour cet arbre sur le rayon représenté sur la photo ci-dessus.

Croissance secondaire de la tige

Les tissus secondaires

Cambium : production de bois et de liber

Assise suberophellodermique : formation d'écorce

Dendroécologie du Pin maritime

Effet de l'âge du cerne sur ses dimensions

Croissance au cours de la saison de végétation

Effets du climat sur la croissance annuelle

Signatures écologiques sur la croissance radiale : dendroécologie

Méthode générale : stratification

Fertilisation, désherbage, sylviculture

Génétique : effet de la provenance, sélection

Évolution à long terme

Croissance radiale dans les racines

Croissance des aiguilles

Anatomie des aiguilles

Phénologie du développement des aiguilles

         Photo à droite : pin "Cazau" Commune de Canéjean (Gironde) : plus gros et vieux pin maritime connu en Aquitaine. Croissance entre 1801 et 1999 inclus : 199 cernes à 7 m de haut donc âgé d'environ 210 ans. Abattu par la tempête du 27 au 28 décembre 1999 entre 17 et 24 h TU. 4.95 m de circonférence à 1,30 m du sol, 21 m3 entre le sol et une fourche à 17 m de haut. D. Bert donne l'échelle.






        Photo ci-dessous : plus grand rayon d’une rondelle prélevée à 7 m de haut.

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Résumé austère :

À partir de deux couches de cellules de très faible épaisseur (cambium et assise subérophellodermique), le Pin maritime produit une grande quantité de bois constitué de 90 % de fibres résistantes ainsi qu'une écorce épaisse. La formation des cernes dépend du patrimoine génétique, des facteurs du milieu naturel et des effets de la sylviculture. La succession des cernes enregistre ainsi les variations des conditions de vie de l'arbre en interaction avec son fonctionnement et permet de les étudier rétrospectivement lors d'études dendrochronologiques où les pins maritimes les plus âgés avaient environ 150 à 210 ans. Au cours d'une saison de végétation, la croissance radiale se produit avec une intensité et un rythme très variables selon l'année et la situation pédoclimatique. En climat tempéré comme celui du sud-ouest de la France, la croissance commence au plus tôt vers le 15 mars et se termine au plus tard vers le 15 novembre. Dans les sites plus secs l'arrêt est plus précoce : en août-septembre. L'intensité de croissance la plus forte a lieu en avril et mai puis les divisions cellulaires du cambium diminuent. En climat méditerranéen, ces provenances landaises connaissent une croissance intense assez régulière de janvier à juin-juillet et qui ralentit fortement ou s'arrête jusqu'à la reprise suivante. Les pins maritimes marocains marquent un maximum de croissance en mars-juillet, un arrêt en été, une faible reprise lors des pluies d'octobre-novembre puis un arrêt hivernal. Ces schémas moyens connaissent de multiples variantes selon la situation locale.

Les études dendrochronologiques menées à ce jour ont montré l'influence de certains facteurs au cours de la vie d'un peuplement. La largeur de cerne diminue graduellement dès les premières années alors que l'accroissement annuel en surface du tronc, qui est proportionnel à l'accroissement en volume, augmente d'année en année jusque vers 50 ans, puis diminue très lentement. Ces tendances sont modulées en fonction du climat de chaque année, qui peut également avoir des conséquences sur la croissance au cours des années suivantes. Les années sèches 1970, 76, 89, et 1995 correspondent à des cernes étroits, au contraire des années humides 1977, 80, 91, 92, et 1994, pour prendre l'exemple des Landes. Les années caractéristiques se retrouvent sur de nombreux sites et permettent de dater la croissance au sein d'une même région climatique. Dans le détail, les variables climatiques de base (précipitations et température) ne suffisent pas pour modéliser la croissance et il faut faire appel à des modèles de bilan hydrique plus complets.

Les études dendroécologiques ont permis de montrer l'influence de la densité du peuplement, de la fertilisation en élément minéraux majeurs dans diverses conditions d'alimentation en eau, de l'espèce, et de la provenance sur la dynamique de croissance radiale dans le tronc principalement. Les racines commencent à être étudiées. Il a été également montré que la croissance a augmenté progressivement depuis au moins un siècle, même dans des contextes peu influencés par la sylviculture. Cette tendance à long terme est similaire avec celles de nombreuses autres espèces en Europe et dans le monde. Elle suggère l'influence de changements globaux comme l'évolution du climat et du taux atmosphérique de gaz carbonique.

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